Bonjour à tous ! Aujourd’hui, je vais vous raconter ma vie. Ma vie de merde ou ma vie fun. Franchement je crois que c’est à l’appréciation de chacun en vrai, mais j’vous en dis pas plus. Vous verrez vous-même, enfin, vous lirez vous même. Vous êtes des grands, donc vous êtes capable de vous faire votre propre interprétation. Bon, je m’égare. Je lis le script, mais il est un peu flou. Il paraît que je dois vous parler de… Ma naissance ? No way ! Comment il veut que je parle d’un truc comme ça ? Je m’en souviens même pas ! Je sais que je suis intelligent, mais y a des limites à la connerie quand même. Alors pour faire simple, je vous passe l’étape de papa qui rencontre maman. En effet, ça on s’en tape un peu. Mon père, un bon gros bourgeois ici d’une famille de royalistes, ouais, ouais, en vrai j’suis obligé de le préciser, il est partit se chercher la petite gentille fille du centre qui n’a rien demandé et il l’a attiré dans son donjon en lui montrant la vie de riche. Voilà comment mes parents m’ont conçue. Enfin, je vous fais un résumé édulcoré et rapide parce que je pense que vous êtes comme-moi, vous n'avez pas trop envie de vous éterniser sur des détails futiles. Puis bon après ils ont décidé de se marier et après leur mariage ils m’ont conçu. J’dois préciser que j’suis fils unique ou ? Ah non, c’est bon ? Bon, j’vous le dis quand-même. J’suis fils unique et tant mieux. DU COUP. Reprenons. Ils m’ont conçu après leur mariage comme je vous disais avant. Du coup, j’vous avoue que j’ai grandi dans un manoir et avec une cuillère en argent dans le gosier. Rien que ça me direz-vous. Vous vous rendez compte, l’autre il était tellement blindé qu’on avait carrément des servants. C’est un truc de dingue, non ? Je ne sais pas, vu que pour moi ils étaient là, c’est un peu la norme.

Avançons un peu dans le temps, voulez-vous. Parce que j’ai pas trop de souvenirs de moi quand j’étais tout petit. Je sais qu’à ce qu’il paraît j’étais un chieur parce que je chiais partout et parce que j’étais hyper capricieux, mais c’est tout. D’ailleurs c’est à l’âge de 5 ans que j’ai pu utiliser pour la première fois mes pouvoirs. Non, calmez-vous, ce ne sont pas non plus des super-pouvoirs de dingue. Genre on parle simplement de télékinésie hein. Genre faire lever les objets, les attirer, les renvoyer et c’est tout. On peut dire merci au paternel parce que du coup c’est grâce à lui. Parce qu’il vient d’un autre monde que je n’ai jamais connu et connaîtrait jamais parce que ça ne m’intéresse pas, mais il paraît qu’il y avait pas mal de magiciens là-bas avec plusieurs pouvoirs différents. Bon après je vous avoue que je m’en carre l’oignon des magiciens là-bas, moi je vis bien ma vie ici. Du coup, voilà, vous imaginez un gosse comme-moi avec des pouvoirs de télékinésie ? Ouais, je vous avoue que ça s’amusait un peu à faire voler sa crotte et tout. À faire venir les couverts, la bouffe et tout. Ouais j’étais un peu ce qu’on pourrait dire incontrôlable.

Du coup, lorsqu’on a enfin pu me foutre à l’école, bah je peux vous dire qu’ils n’ont pas hésité. La seule chose à laquelle il ne s’y attendait pas… C’est que j’sois trop intelligent. Sans me vanter, je me faisais chier à l’école. Je sais pas, j’ai toujours trouvé ça facile. Genre, je m’ennuyais. Je ne dis pas que tout mon cursus scolaire était trop simple, loin de là, mais lorsque j’avais compris, j’avais compris. On n’avait pas besoin de m’expliquer pendant trop longtemps, ça rentrait assez vite. Après c’est sûrement à cause des cours à la maison qui ont beaucoup aidé et le fait aussi que ma mère m’a pas mal appris de trucs quand j’étais petit. J’avais déjà un petit bagage quand j’ai commencé, j’vais pas mentir ou faire le mec non plus. On va dire que du coup, vu que je m’ennuyais en cours, j’en profitais pour mieux maîtriser mon pouvoir. M’amusant à faire léviter mes affaires ou piquer des stylos dans les trousses de mes camarades ou faire d’autres petites blagues comme une fois à 11 ans quand j’ai soulevé la jupe d’une camarade à distance et que j’ai perdu un droit, c’était drôle sur le moment, mais va expliquer aux parents pourquoi j’ai perdu un droit.

Je hais ce système de mort. Enfin, je le trouve ridicule. Pas forcément nécessaire, certes il faut punir les incivilités, mais je sais pas, faîtes venir une police, ça serait moins contraignant pour les gens. Après, plus j’en parlais avec mes parents et moins ils étaient d’accord avec moi. Pour eux, le système était là pour nous protéger, qu’il garantissait la paix au sein d’Amaryllis… Mais qu’ils sont cons je vous jure. Je pense qu’avoir trop d’argent ça rend bête. Enfin, comparé aux autres gosses de riches de mon école privé, j’ai toujours détesté m’entourer de choses superficielles juste pour montrer que j’ai de la thune. Je sais pas, c’est démodé de faire ça non. Puis c’est comme ceux avec de grandes inspirations, des envies de conquête et tout, mais non en fait. Arrêtez avec vos aspirations à deux francs, six sous, vous allez juste devenir une petite lavette du système.

Je pense que c’est à partir de ce moment-là que ça a commencé à devenir froid avec ma famille. On ne partageait plus du tout la même vision de l’avenir ou même de ce système. J’avais toujours les meilleures notes en cours, mais quelque chose se brisait petit à petit d’abord chez moi, mais en même temps avec les gens que je côtoyais. Il n’y avait que Jay que je supportais, amie d’enfance à jamais, ouais, ouais, ouais. En plus, il nous arrivait souvent de parler de tout ça, vu qu’elle voulait être psy, je pense qu’elle se devait d'être une bonne oreille. Finalement, j’ai eu mon diplôme, mais je ne savais pas quoi faire. Aucune envie de reprendre l’entreprise familiale même si j’avais tous les atouts pour, ça ne m’intéressait pas. Ce qui du coup, saoulé encore plus le paternel de savoir que je ne voulais pas de sa merde. Oui, permettez-moi d’être grossier, je n’ai aucun atome crochu avec ces gens de la haute. Leurs soirées mondaines me font chier, faire semblant de bien s’habiller et sourire, c’est d’un chiant. Il faut savoir qu’en effet, l’hypocrisie, c’est quelque chose que je déteste plus que tout. Si tu ne m’aimes pas, je préfère que tu me le dises, t’es pas obligé de prendre des pincettes avec moi, je peux vraiment tout encaisser, mais voilà, le monde d’en haut, c’est que ça.

Bon, je vous avoue que je vous ai passé le passage de la crise d’adolescence et tout. La rencontre avec Jay, nos soirées de débauche et tout. Ouais j’avoue, je suis quelqu’un qui aime bien vivre. J’aime les plaisirs simples de la vie, genre, si tu me proposes une soirée bouffe ou une soirée jeux-vidéo, mais j’suis des plus ravies. Mais alors si tu me proposes d’aller boire un coup, là, t’as tout mon amour. Tu deviens mon nouveau super ami. Après l’autre grognasse bien-sûr, mais voilà, t’as compris un peu le truc. Si j’te raconte ça en plein milieu de l’histoire c’est pour te laisser le temps de souffler un peu avant la dernière partie. Pour que tu comprennes aussi mes choix et tout. J’pense que c’est plus simple à digérer. Alors on va appeler cette dernière partie… Que dis-tu, de : MES CHOIX, MES PROBLÈMES, RÉPROUVÉ VIBE.

Du coup, il faut savoir qu’à un moment, ça n’allait plus du tout avec mes parents. Vraiment, il n’était plus possible de discuter. Je sortais tous les soirs avec Jay ou d’autres potes, j’allais au bar en plein centre ville ou dés fois j’allais en périphérie, mais c’est un peu mieux la périphérie parce que, tu es libre tout simplement. Tu peux faire ce que tu veux quand t’as des potes réprouvés. Pour mes parents d’ailleurs, rien que l’idée que je puisse traîner avec des réprouvés, les répugnait au plus au point. En plus, ces enflures, ils ne se cachaient même pas pour le montrer, bien au contraire. C’était reproche sur reproche. Je ne parvenais tellement plus à les comprendre et eux non plus ne me comprenaient pas. Dès fois, je me dis, que peut-être, je dis bien peut-être. J’étais trop intelligent pour eux et du coup, je ne parvenais pas à comprendre leur façon de pensée. Les divergences d’opinion ça arrive, mais bon. Parfois quand la divergence tourne à raciste, je préfère me casser. Je pense que vous pouvez me comprendre au fond. Du coup ce que j’ai fait, c’est que tout simplement, j’ai perdu mes derniers droits, un à un. Une fois j’ai voulu m’amuser avec mon pouvoir et j’ai tenté de voler une baguette donc en plus de me faire choper, je me suis vu perdre un droit. Mon dernier droit, j’avoue que je l’ai perdu parce qu’il y a un gars qui m’a provoqué et je lui ai mis une beigne. Ah vraiment, rien à foutre de devenir réprouvé, moi tu ne me manques pas de respect.

Du coup j’ai fini exclut du centre, de ma famille et de tout ce qui me liait à la haute. Donc mon compte en banque, mes fringues de marques et tous les trucs de luxe qui, en vrai, ne me servaient pas trop au final puisque je ne les mettais pas. Mais en vrai, passons. Il n’y a pas eu d’excuse envers ma famille, j’avais décidé cette vie au final, donc j’ai pris mes clics et mes clacs et je me suis barré. J’ai été accueilli par mes compagnons réprouvés qui m'ont vite aidé en me faisant rentrer dans le bar du coin en tant que barman. Travail qui n’était pas très dur à assimiler au final. Surtout qu’à l’aide de mon pouvoir, je pouvais aller beaucoup plus vite. En plus, les gens me racontaient souvent leurs histoires de réprouvés. Y en a qui avaient réellement des vies compliquées. J’ai fini par quitter le logement chez mes compatriotes pour habiter en colocation avec cette fille. Vous voyez satan, je pense que c’est un enfant de coeur à côté. La pire des connasses, la reine de la psychiatrie, j’ai nommé J.A.Y.

Du coup, voilà. En vrai, désormais vous connaissez toute mon histoire. J’espère que ce n’était pas trop long. J’ai essayé de faire court, mais vous savez, ce n’est pas forcément facile de retranscrire sa vie en peu de mots. A part peut-être dire “je suis né.” Je ne sais pas trop comment on fait. Désormais, je vis une petite vie tranquille en colloc avec la goinfre et en tant que barman. J'espère d'ailleurs un jour pouvoir reprendre ce petit bar car il aurait bien besoin d’une nouvelle déco. Bon, sur ce, je me casse. J’ai des verres à préparer !