Dorothea est née dans une dimension lointaine qui semble être une sorte de plan parallèle a celui de la Terre, mais figée dans l’éternité dans l’antiquité, ou les mythes et les religions antiques existaient réellement et avait une consistance. Elle n’a aujourd’hui que peu de souvenir de son enfance et de son adolescence : elle n’avait que peu de droit, la société dans laquelle elle était née étant férocement patriarcal, et n’avait comme destinée que de devenir une épouse pour assurer la reproduction ou une prêtresse dédiée a l’une des divinités du panthéon de son peuple. Comme la perspective de devenir une mère au foyer ne l’intéressait guère, d’autant plus qu’elle ne pouvait guère espérer un mariage d’amour au vu des mœurs des siens, elle dédia son existence a une divinité de la connaissance, une femme fière et puissante, mais qui exigeait de toutes ses adeptes, féminine comme elle, de préserver leur virginité. Elle entra a l’adolescence au temple ou elle fut formée dans les arts magiques et la lecture et retranscription des textes anciens par les autres prêtresses du temple. Dorothea attirait une certaine forme de jalousie, car sa beauté était alors éclatante, certain disaient qu’elle était sans égale dans son village, les hommes l’observaient avec un regard qui ne laissait que peu de doute sur leurs intentions, et les autres prêtresses commencèrent a trouver ce physique suspect, leur consœur ne dissimulait-elle pas quelque chose ?

Pourtant, a cette époque, Dorothea était une fille simple qui essayait d’être l’incarnation même de l’image qu’exigeait sa divinité : elle était généreuse, avec le cœur sur la main et c’est ce caractère qui provoqua sa chute. Un jour, un guerrier blessé se présenta au temple en réclamant des soins, et l’on demanda a la jeune femme de le prendre en charge, puisqu’elle était l’une des meilleures guérisseuse du village. Mais dans son malheur, cet homme n’était pas ce qu’il prétendait être : c’était une autre divinité rivale de la sienne qui s’était déguisé en humain afin de pouvoir l’humilier en brisant la virginité d’une de ses prêtresses. La malheureuse tenta bien de se défendre, de pleurer en exigeant qu’il parte, mais rien n’y fit, et la divinité lui arracha cette virginité si précieuse a ses yeux en s’imposant physiquement dans un acte qui allait détruire la vie de Dorothea. Car alors que le forfait était accompli et la divinité rivale disparu du temple, sa propre divinité était loin de considérer sa servante comme une victime : pour elle, elle l’avait tout simplement déshonorer et méritait d’être punie pour son acte de trahison : elle fut frappée par une énergie vengeresse et lorsque ses consœurs accoururent, elle découvrirent une femme croisée avec un serpent, Dorothea était toujours reconnaissable, mais elle était devenue une Méduse, un monstre, un être maudit qu’il fallait chasser. Ses tutrices et amies devinrent ses premières victimes, car elles tentèrent de se dresser contre elle et l’éliminer : certaines furent dévorée, d’autre couper en deux, les dernières changée en statue de pierre, mais le lendemain, le village découvrit le temple en flamme et Dorothea avait fui le plus loin possible.

Pendant plusieurs dizaines d’année, la jeune femme erra dans le monde en tentant d’échapper aux innombrables héros que les Dieux envoyaient a sa poursuite : elle appris a maîtriser sa malédiction afin de pouvoir se défendre, a se cacher contre les menaces les plus importante, a dévorer ou tuer les plus faibles dans l’espoir de terroriser les autres. Ainsi, elle devint de plus en plus redoutable et les expédition punitive se raréfièrent au fur et a mesure que sa réputation devint plus forte, même si cela compliquait également ses combats puisqu’elle devait faire face a des héros plus puissant, parfois béni par une divinité en particulier. Il ne semblait y avoir aucun salut, personne dans cette dimension ne lui offrirait le repos ni aucune forme de considération. Toutefois, lassé de ce petit jeu de chat et de souris, les prêtresses de la déesse de la magie mirent au point un piège a la Méduse avec l’aide d’un groupe d’aventurier qui se montrèrent particulièrement tenace : contrainte de fuir toujours plus, Dorothea fut acculée sur un autel en l’honneur de la déesse de la magie et les prêtresses s’apprêtèrent a l’achever, toutefois, déterminée a survivre malgré tout, Dorothea usa instinctivement d’une forme de magie qu’elle n’avait jamais jusqu’ici expérimentée, ouvrant un portail dimensionnel et s’y engouffrant avant d’être achevée par ses assaillant, ce portail n’était rien d’autre qu’un allé simple vers Amaryllis.

Dans cette dimension si différente de ce qu’elle avait toujours connu, Dorothea devint également une paria, car elle était incapable d’abandonner la violence, mais elle n’était plus regardée comme un monstre a éliminer. Bien entendu, elle était méprisée pour son statut et rabaissée, mais sa simple nature maudite ne suffisait plus a en faire une créature a exterminer, au contraire, l’on s’intéressa a ses compétences : ainsi, elle put cesser des dévorer des individus et perfectionna ses techniques de combat en devenant tueuse a gage : elle vivait autant au crochet de ses patrons que d’individu trop gentil, ou recherchant quelque chose de sa part, mais elle vivait mieux que ce qu’elle avait toujours connu. Elle s’installa dans le paysage en transformant ses meurtres en œuvre d’art, ce qui lui permettait dans ce monde de l’illégalité de se faire un nom. Aujourd’hui encore, la Méduse tueuse sévit, sachant bien qu’Amaryllis finirait par être son tombeau, mais décidant de profiter de la vie la plus agréable qu’elle avait connu depuis plus d’un siècle. Comment son histoire s’achèverait-elle ? C’est une autre histoire qui s’écrira prochainement...