Je suis né à Rome en l'année 1978. Enfant d'une professeur et d'un menuisier, j'ai appris avec mon père le travail du bois et de ma mère l'importance de l'éducation. Ma vie, en réalité, ne me prédisposait pas à devenir homme d'église. Ma mère croyait en une éducation laïque, mon père croyait en l'importance du travail acharné et qu'on n'obtient uniquement ce pour quoi on se donne le plus... En un sens, je suis sans aucun doute d'accord avec lui? J'ai étudié dans une institution laïque, apprenant ce que je devais savoir bien loin des paroles de Dieu. C'est par moi-même que je me suis passionné pour la religion. Et pas uniquement la religion chrétienne, protestante ou orthodoxe. L'Islam, le bouddhisme, le judaïsme... Je voulais comprendre pourquoi les hommes se tournaient vers une entité supérieure mais pas uniquement, j'essayais aussi de comprendre comment des hommes "de bien" pouvaient se détourner de la voie qu'ils prétendaient suivre...

Je suis parti aux Royaume-Unis pour mes études universitaire, décidant de suivre des études en théologie et histoire des religions. Passionné par le sujet, c'est également à ce moment là que j'ai trouvé l'amour de Dieu. Bien que me renseignant sur toutes les coutumes religieuse, toutes les croyances que ce soit celles d'un dieu unique ou les visions polythéiste d'autres nations, je trouvais dans la religion majoritaires aux Royaume-Unis, la religion orthodoxe, celle qui me parlait le plus.

Je suis resté à Londres plutôt que de retourner à Rome après mes études, la raison principale : je désirais rejoindre le clergé. Malheureusement, à Rome, j'aurais dû rejoindre une église chrétienne et, si j'accepte le pape comme le patriarche de Rome, lui reconnaissent une primauté d'honneur en cas de Concile œcuménique, je ne le considère pas comme le chef de l'église puisque cette place revient au christ. Autre événements marquant de cette année 2004, alors que j'avais 26 ans, la naissance de ma petite soeur : Elena. Un rayon de soleil qui venait, comme l'amour de Dieu, éclairer mon chemin.

J'ai gravi les échelons de l'église, devenant pope à l'âge de trente-deux ans, profitant de mon temps libre pour faire le voyage entre Rome et Londres pour voir ma famille. Mon père et ma mère acceptant ma décision de rejoindre les ordres, ma soeur partageant ma passion pour la connaissance et aimant m'écouter faire mes serments. Dieu m'avait offert la plus merveilleuse des familles... Jusqu'à ce qu'il me reprenne tout... Quarante quatre ans, j'étais à Londres lorsque mon téléphone sonna : Vingt-deux heures quarante-quatre, la voix de ma mère se brise, ses pleurs me font immédiatement sortir de mon état somnolant : Elena est morte... Un accident de voiture, elle n'a pas bu, elle ne buvait jamais. L'homme qui lui a foncé dessus par contre... Revenait de boite de nuit, ivre, n'a pas fait attention à la voiture qui venait de sa droite, a griller la propriété... Lui a survécu, ma soeur non.

La colère m'a envahie, pas contre cet homme. Bien-sûr il était responsable, ses agissements, ses choix ont provoqués cela mais ma colère s'est vite détourné vers Dieu. Comment était-ce possible, ma soeur n'avait jamais rien fait de mal, n'avait jamais touché à l'alcool, n'avait jamais rien fait d'illégal alors pourquoi n'avait-elle pas été protégée? J'ai perdu la foi et, on pourrait croire qu'une telle mésaventure m'aurait détourné de l'alcool mais, c'est l'effet inverse qui s'est produit. J'ai cédé à ce diable posé sur mon épaule, à la tentation, à l'abus... Parce que être ivre m'empêchait de réfléchir, parce que malgré tout ses mauvais côté, l'alcool m'aidait à oublier. Je suis devenu alcoolique, me suis détourné de mes proches, de l'église, de Dieu... Sombrant de plus en plus dans une spirale sombre qui dura un an.

Un coup, un suivant à la porte de ma demeure au centre de Londres, je me suis réveillé encore ivre de la veille, me suis dirigé difficilement vers la porte d'entrée, l'ai ouvert pour voir mon père et ma mère devant moi... Un choc, alors que ma mère se jette dans mes bras, pleurant, m'affirmant qu'elle me croyait mort tant je ne donne plus de signe de vie. J'ai compris qu'il fallait que je me relève, mes parents avaient déjà perdus une enfant, je ne voulais pas leur infligé la perte d'un second. J'ai jeté mes bouteilles, reprit le sport, ne me suis pas approché d'une église... Trois mois. Trois mois sans boire, trois mois pour me remettre, un an et trois mois pour accepter la mort de ma soeur, un an et trois mois avant de reprendre contact avec Dieu... Je me suis rendu dans l'église, celle dans laquelle j'étais pope avant, me suis dirigé vers le confessionnal. Il fallait que je parle, que je dise ce que j'avais sur le coeur à quelqu'un qui pourrait me répondre. Je n'en ai jamais eu l'occasion. Les ténèbres, puis la nuit? Un monde nouveau, inconnu, des règles qui s'implémente dans mon esprit, une fausse idole appelé le système dans ce lieu de perdition. Alors telle était la réponse de Dieu? Plutôt que de me laisser parler, il m'imposait un test pour expier mes pêchés? Un monde emplie d'être aussi perdus que je l'étais? C'était peut-être folie mais, c'était une nouvelle vocation, un nouveau but, une nouvelle raison d'être : je pouvais être utile ici et trouver ma rédemption en même temps.