Dans les temps immémoriaux d'il y a 500/600 ans environ, notre monde vivait en harmonie en sein d'une communauté protégée par une reine dragonne aimante, bienfaisante et protectrice. Au début, tout se passait bien dans ce pays hétéroclite où nos ancêtres avaient réussi à se faire une place... Mais malheureusement, le bonheur n'est qu'une page de publicité dans la vie et bien rapidement, la merde fini par revenir s'étaler sur notre visage ! Sortant de nulle part, une horde d'humains moches et méchants se sont aventurés sur nos ter... Sur les terres de notre mère protectrice et un massacre eu lieu ! Folle de rage, la dame dragon vis son esprit se briser et elle commença à tout détruire sur son passage : amis, ennemis, petit chat tout mignon et mauvaises herbes, rien ne parvenait à se relever de ses pas destructeurs ! C'est alors qu'un grand portail s'ouvrit devant notre peuple. Une porte menant vers un monde lointain et inconnue : Amaryllis ! C'est ainsi que nous sommes arrivés ici, mon petit grain de riz !

-Mais, maman... Le Monsieur le Système ne fait pas qu'un portail par gens normalement ?

Ton regard de petite fille fixait le visage déformé de la femme à la chevelure bleuté qui te portait sur ses genoux. La femme passa sa main dans sa frange, son regard cherchant des réponses dans l'oxygène de la pièce avant qu'un éclair de génie ne vint illuminer l'ampoule de ses idées. Pointant la statue qui se logeait au sud de la grande pièce où vous vous trouviez, elle reprend d'un ton se voulant assuré malgré le trémolo qui s'était logé dans sa voix.

-Euh... Bah si ! Si, si ! Si mon grain de riz ! Mais tu vois, le Système est trop occupé à surveiller les gens ici alors c'est sa sœur : Aria, l'onde de magie originel, porteuse de soleil, qui viens aider les gens dans le besoin ! Tu comprends ?

Ton regard enfantin s'illumine de mille et une étoile alors que tu bois les paroles de l'Oni en dévisageant, admiratif, la statue qu'elle te pointe du doigt. La femme qu'elle représentait voyait ses six yeux être recouverts d'un voile tandis que quatre de ses huit bras formés le symbole de l'infini laissant les deux autres se réunir en signe de prière près de sa poitrine. La pièce dans laquelle tu te trouvais était la zone de prière du sanctuaire familial. Situé dans un ruelle perdue du sud de la cité, ce lieu de culte à l'architecture orientale, rouge vif, était depuis longtemps abandonné par les fidèles... Et seule ta mère et toi restiez pour que le bâtiment ne tombe pas en ruine. Au nord de la pièce, en face de la statue représentant Aria se trouvait un dragon licorne mécanique, robotique, représentant le Saint Système protecteur d'Amaryllis. Représentation religieuse, nulle ne savait pourquoi ils avaient pris cette forme ici, dans ce culte aujourd'hui muet, comme personne ne pouvait véritablement certifier si ils avaient raison ou non sur une telle apparence. Néanmoins, il fallait avouer que voir le Système avec le corps d'un dragon, symbole du divin, allié avec l'image d'une licorne était audacieuse !

Ta vie était précaire depuis que ton papa avait disparu, juste après avoir fait "joujou" avec ta maman, mais tu vivait une vie simple et heureuse. Les fidèles ce faisaient rare et les enseignements de votre culte adorant le duo Système/Aria convint de moins en moins les foules... Tu ne comprenais pas pourquoi, les histoires de ta famille te fascinait et tu es persuadé que si un Système technologique protégeait le côté avancé de la ville, alors quelqu'un devait également garder à l'œil sur le penchant "magique" de la Force.

-Ma fille, n'oublie jamais que tout dans l'univers n'est qu'une question d'équilibre : L'eau et la terre... Les forces sacrées et les démons... La lumière et l'obscurité. Si l'un est privé de l'autre, alors ils n'ont plus de raison d'être.
-Comme les frites et la mayonnaise ?!

L'innocence de l'enfance fait soupirer la femme aux cornes blanches qui regarde le ciel un instant avant de finalement acquiescer la comparaison de la petite demoiselle. Poursuivant sa leçon sur l'importance de l'ouverture à l'autre et de l'harmonie entre tout à chacun, la grande prêtresse fini tout même par te demander si tu as réussi à tout comprendre, un sourire aimant et patient sur le visage. Tu mes deux doigts entre tes lèvres, mordillant tes petits doigts en balançant tes pieds d'avant en arrière.

-Bof, pas trop... Ah si ! T'as pas parlé de frites à un moment ?!

La grande femme soupire de nouveau, massant ses yeux cernée par la fatigue avant de poser un œil tendre sur la petite fille souriante, déposant un baiser sur son front, entre ses deux cornes blanches, elle se leva finalement afin de reprendre le ménage du temple. Les rares visiteurs tombant sur le temple s'arrêtaient généralement, intrigué par l'endroit assez atypique dans la cité des plaisirs. D'après ta maman, le temple était bien plus vivant dans le passé, mais les Voyageurs s'accumulant et les années passant, l'endroit qui était autrefois certifié avait fini par perdre l'éclat que lui avait offert le Système et il avait été oublié... Assise en tailleurs dans un coin de la pièce, tu nettoies le parquet de bois flotté en écoutant d'une oreille indiscrète les discours de la maîtresse des lieux. Emplie d'enthousiasme et d'énergie, tu souris à l'écoute de sa voix mélodieuse.

-Vous voyez, si le Sir'stème est le maître de la nuit et de la partie technologique de la ville, alors sa sœur jumelle, Dam'Aria, vieille sur le jour et sur le sud bénie de magie ! Et un jour, Dam'Aria se réveillera de son sommeil, emmenant avec elle une aube nouvelle et ceux qui avaient perdu leurs droits pourront lui prouver qu'ils méritent une seconde chance ! C'est pour ça que les Réprouvés sont pas foutu dehors, vous comprenez ?!

Tu aime cette histoire, même si tu n'as aucune idée de ce qui est le jour ou l'aube, mais ce sentiment d'équilibre de pouvoir entre les deux dieux de la citée te réchauffe le cœur. Malheureusement, les visiteurs sont dubitatifs et ils finissent par rire au nez de ta mère avant de s'éloigner, lançant pique et blagues peu recherchés sur la pauvre femme qui tend la main pour les retenir, mais sans qu'aucun mot ne sortent de sa bouche... Alors la main fini par se baisser, devenant un poing serré amer. Relevant la tête, tu regarde l'Oni que tu finis par rejoindre, la prenant dans tes bras.

-Maman ! Tu peux me raconter comment Aria et le Système ce sont rencontrer dans le bar là ?? J'aime bien cette histoire !

Essuyant le visage avec la manche de son yukata, la femme se retourne, un sourire triste sur les lèvres en te prenant la main pour reprendre le ménage en ta compagnie... Ses souvenirs sont doux dans ton cœur et tu les chérie chaque jour qui passe.

Les années s'écoulent, les toiles d'araignée s'installent à côté de celle de Dory, ta petite faucheuse domestique et un petit stand de grigri porte bonheur, ressemblant à de petits sacs remplies de trucs, était apparu à l'entrée du temple perdue au milieu des arbres depuis quelques mois. Sifflotant joyeusement, ça fait plusieurs heures qu'une démone à commencer ses tâches quotidiennes afin que la ruine qu'est devenue sa maison ne s'empire pas d'avantage, surtout depuis que sa maîtresse était partie acheter de la bouffe il y a deux ans de ça... Une voix résonne au cœur de la ville, joyeuse et énergique, une démone en kimono appelle son prochain, qui passait par là complètement bourré et par hasard, avec entrain !

-Portes-bonheurs anti-réprouvé pas chère ! Venez acheter votre talisman qui repousse les réprouvés, il n'y en aura pas pour tout le monde ! VOUS ! LA ! Vous ne voulez pas un talisman ?! Si vous en achetez un, je vous offre une demi-galette de riz en cadeau ! Et puis Aria, la déesse qui vient quand le jour se lève, veillera sur vous même quand vous irez vomir !
-Hein ? Pardon ?! De quoi ?
-Mais si ! Vous savez, quand le jour à plus sommeil, il sort du lit et...

Yeah ! Une touche ! Tu t'approches, dissimulant ton sourire derrière les longues manches de ton kimono, tes yeux pétillants de joie malgré le regard dépité que te lance l'homme qui recule d'un pas en te voyant limite lui sauter dessus avec tes grigri dans les bras. Mais le voir reculer de plus belle te sert la gorge alors tu te reprends, perdant de ton élan pour reprendre une posture plus calme et digne en baissant poliment la tête, mais le mal semblait $etre fait car l'homme s'éloigne un peu plus pour finalement partir sans demander son reste, prétextant un cours d'aquaponney comme excuse. Tu le regardes s'éloigner sans dire un mot de plus, posant ton regard sur tes petits sac fait main avec amour en te mordant l'intérieur des joues. Non, tu refusait de croire que c'était fini... Quand ta maman rentrera, elle devra bien avoir un endroit où ranger ses courses ! Tu n'abandonnerait pas ! Le Système n'abandonne pas malgré l'absence de sa sœur après tout ! Si le Système pouvait le faire, alors toi aussi ! Courage, petit grain de riz !