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'Fais tes courses' :

J'exagérais ? Je n'avais dit que la vérité à ce pauvre livre, mais, je m'étais aussi sentie obligée à l'acheter sur le moment. Puis une idée avait germé en tête, il ferait un très bon narrateur pour mes spectacles. Mais je ne pouvais pas vraiment en parler à Momi, mon travail au trèfle d'or devait rester secret. Je soupirais intérieurement, j'aimerais pouvoir lui en parler, mais ça voudrait dire que je trahisse la confiance de Vanessa. Je lui poserai la question, surtout que j'avais prévu que Momi reçoive une partie de mon argent directement sur son compte... Je me sentirais moins exigée à son égard si je payais toujours une partie de nos achats communs. Et Momi était bien plus à l'aise que Sophie pour discuter avec le vendeur alors, elle laissait celle-ci mener la conversation.

Du sang noir ? Panser les blessures ? Quelque chose d'inutile pour moi en somme. Mais je me doutais d'une chose. Ce sang noir devait provenir d'une créature que je ne connaissais pas et pouvait avoir des propriétés que le vendeur ne connaissait pas. Je pourrais l'acheter et ... Non, c'était l'argent de Momi et je n'avais guère envie de rajouter ceci à la liste des dépenses. Alors je ne disais rien, j'écoutais seulement. Une créature qui transforme son environnement en poison ? Diablement dangereux. S'il cassait la fiole par inadvertance, il pourrait tuer tout le monde ici. C'était presque même être inconscient que d'avoir ramené une telle créature ici. Je toisais le vendeur, toujours sans dire un mot. Sa voix aiguë m'avait aussi surpris tandis que ce morceau de laitue entre ses dents me rendaient folle. Mais bon, j'avais bien compris que je ne pouvais rien y faire pour ce problème-là.

« Du sang noir, une créature enfermée dans un bocal, de l'Elixir de jouvence... Comment l'avez-vous obtenu ? L'elixir ?

- Je l'ai achetée ! À une dénommée Alice, qui doit certainement travailler ici. »

Je grimaçais alors. Alice ? Etait-ce une de mes sœurs ? Que venait-elle faire ici ? Je les avais libérés, pourquoi venir à Amaryllis ? Je soupirais, faisant la moue que Momi venait me sortir de ma torpeur et de mon interrogation pour me demander si j'avais vu si quelque chose me plaisait. Sans réfléchir, je répondis aussitôt, en la fixant du regard, un petit sourire sur mes lèvres.

« Oui, j'ai bien repéré quelque chose qui me plaisait. Juste sous mes yeux... »

Et avant qu'elle ne puisse répondre, je déposais un baiser sur ses lèvres. Tendre, longs, une main qui se mêlait à ses cheveux. Un baiser bien démonstratif de mon amour pour elle, chose que je ne faisais normalement pas en public, mais je n'avais pas résisté à l'appel de ses lèvres, cette fois-ci. Et je ne regrettais pas ce baiser, qui ne fut interrompu que par le brouhaha autour de nous et par ma propre gêne que de faire ça en public. Je souriais quand même à Momi qui avait très certainement apprécié ce geste, je n'en doutais pas... Je me raclais la gorge et attraper alors la main de Momi, tenant toujours nos derniers achats sous le bras. Et tandis qu'on marchait, un marchand venait nous interpeler. Il vendait des... poupées vaudoues ? Quel mauvais goût. Je décidais de traîner alors Momi vers un autre étal, parce qu'il ne vendait rien d'autres et que ce n'était pas quelque chose d'intéressant. Technique de lâche que de torturer des gens avec ce genre d'artifice. Mes ennemis, je les affronte au fil de ma lame. Venir chatouiller quelqu'un en étant à des kilomètres, c'était vraiment puéril et lâche.

« Vraiment, on trouve de tout ici... Mais pas forcément pour le bien... »

Alors que je disais ça, je me demandais si je pourrais y trouver une nouvelle lame. Je n'étais pas non plus, un agent du bien...

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'Fais tes courses' :

le produit ne fait pas plus sensation chez Sophie que chez la miquo'te, donc le produit est vite abandonné, cela dit...
En l'entendant demander pour l'elixir, Momi fait une petite moue en regardant la fiole, remuant des oreilles, à la fois curieuse et concernée. Au final, tout ce qu'il faudrait c'est le contenu de cette petite fiole pour qu'elle puisse vivre aussi longtemps que Sophie... ça serait mentir que de dire que l'idée ne lui a pas traversée l'esprit. Et ça se voit, elle regarde le produit longuement... Mais finalement, alors que Sophie réponds à sa question, elle relève la tête, ses oreilles se  tournant vers elle juste à temps pour que le baiser la cueille !

D'un coup, elle en frémit légèrement, se dressant sur la pointe des pieds comme pour presser plus fort ses lèvres contre celles de son aimée. Elle aura même laissée s'échapper un léger ronron, mais il s'arrête bien trop vite pour qu'elle puisse réellement partir...
Mais déjà, Momi le sait, ce que ça représente. Pour Sophie qui est si secrète, si peu démonstrative d'habitude, et pour elle, qui est toujours là à lui demander des attentions... Elle soupire finement en la voyant se redresser, serrant sa main plus fort dans la sienne, avec un sourire béat au visage... Qu'elle perdra bien vite en arrivant à l'étal suivant...

Elle est totalement passée à côté de la poupée vaudoo... Non pas qu'elle s'en fiche mais... Si, elle s'en fiche... Là par contre c'est différent... Des cages, avec des gens dedans, d'autres en exposition, plus ou moins obscènes, plutôt plus pour les femmes...
Le nez de Momi se retrousse dans une mimique de dégoût et elle tourne bien vite la tête... Elle tente de reprendre, très TRES vite un visage plus neutre mais sa main crispée dans celle de Sophie, la serrant au point d'en devenir blanche, montre son malaise...
Elle est un livre ouvert pour qui la connait bien, et là, ce qui remonte, ce sont des souvenirs, et d'autres choses auxquels elle ne veux pas penser... Qui sont-ils ? des réprouvés ? ou des capturés sur d'autres plans ? L'un où l'autre... La miquo'te ne veux pas y penser et, très vite entraine Sophie par la main, faisant mine d'avoir vu quelque chose à côté...

- Tiens regarde par là !

Et elle l'entraine vers ce qu'elle pensait être un étal de nourriture... Mais le petit vieux, un gros aux airs d'orientaux, lui fait lui dire que ça ne doit pas être ça...

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'Fais tes courses' :

Alors qu'on venait de quitter des objets de mauvais goût sous forme de poupée vaudou, la suite n'était pas mieux. Des esclaves maintenant ? C'était vraiment ce genre de marché. On pouvait véritablement trouver tout ce qu'on cherche pour le meilleur et pour le pire. L'humanité était réellement ce que je croyais être. Mauvaise au plus haut point et je sentais mon katana attaché à ma hanche me démangeait. Mais c'était inutile. Telle une hydre, coupez-lui la tête, trois autres repoussent. Alors ça ne servirait à rien, je le savais. Je pouvais sauver ces esclaves, mais je ne pourrais pas faire bien plus que ça. En plus de me mettre probablement dans la merde et de devoir écourter ce rendez-vous amoureux avec la seule qui compte totalement pour moi. Et la mettre en danger pour sauver quelques personnes, je le refusais. Alors, quand elle tentait de me trainer ailleurs, je ne la fis pas prier. Et je la suivais donc.

Et ce qu'on trouvait là, ce n'était pas forcément mieux, encore une fois. À y méprendre avec de la confiture, c'était en fait un génie ? Un génie en bocal ? Quelle cruauté. En plus d'avoir un prix exorbitant pour l'acheter. Je soupirais, je n'avais plus envie de rester là et d'aller directement au prochain étal. Je ne pouvais pas me permettre de laisser Momi libérer toutes les créatures enfermées ici et j'espérais que ce génie puisse se sortir de cette situation. Mais c'était bien souvent le cas des génies d'être enfermés quelque part. Une lampe à huile ou un bocal, c'était pareil en un sens. Les génies ont toujours été enfermés, sans que j'en sache la raison, il devait bien y en avoir une.

« Boooooon... J'espère qu'on va trouver quelque chose de plus intéressant, hein Momi ? »

Je ne parlais donc pas de ce qu'on venait de voir, ni des esclaves, ni du génie enfermé. Il fallait qu'on trouve des choses moins sombres, moins tendancieuses... Il fallait qu'on puisse s'amuser et avoir l'esprit tranquille et ces étals venaient juste de troubler cette tranquillité. En plus d'apprendre qu'Alice avait rejoint Amaryllis. Cela me faisait froid dans le dos et j'en parlerai certainement plus tard avec Momi. Et en voyant le prochain étal, je savais qu'on risquait d'y acheter quelque chose...

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'Fais tes courses' :