Le marché des Hibiscus. Voilà une belle occasion pour Al... Moi, de vendre mes précieuses élixirs. C'était un endroit idéal, vraisemblablement, car il y aurait beaucoup de personnes fortunées qui y viendraient dépenser leur argent ! Et l'argent, moi, j'aime ça. Le seul hic, à l'heure actuelle, c'était que je n'avais pas été encore officiellement mise au courant de comment y rentrer. Je savais que le passage s'ouvrait au bon vouloir, mais les marchands avaient un truc pour l'ouvrir à coup sûr. Sinon, comme être sûr d'arriver au taf à l'heure, pas vrai ? Enfin, après tout, les étals n'étaient pas forcément toujours ouvertes selon les heures de la journée, mais bon.

Le truc, on me l'avait expliqué, en réalité, mais j'avais totalement oublié comment faire. Je n'avais rien noté, comme une idiote. Et le Lapin blanc qui venait parfois me guider, ici, n'était visible nulle part. J'avais tout mon stock d'élixir avec moi que j'avais concocté dans un grand sac à dos. Mon étal m'attendait, mais rien n'y faisait, je n'arrivais pas à trouver l'endroit de la brèche. J'essayais d'imaginer les lieux et de repasser devant le mur d'une boutique quelconque. La ruelle était sombre et à l'abri des regards, je n'avais clairement pas envie d'attirer l'attention sur moi alors que j'étais en train d'essayer d'aller à mon travail. C'était mieux le marché que de vendre à la sauvette. Surtout parce que certaines personnes n'aimaient pas me voir trainer par terre à vendre des choses suspectes pour certains.

Je repassais ainsi encore une fois devant le mur, en imaginant de nouveau le marché. Mais rien n'y faisait, la brèche n'était toujours pas apparue. Pour rire, j'imaginais alors complètement autre chose, genre, une salle de bain géante. Mais ce n'était toujours pas bon. Je soupirais alors, avant de me poser contre le mur pour réfléchir. Que m'avait-il dit, déjà ? "Pour ouvrir la brèche..." Ouais, non, je ne me souviens que de ça. Et de son morceau de laitue coincée entre les dents. Et qu'il avait un œil qui disait merde à l'autre, aussi. Puis qu'il avait exactement trois cheveux sur le haut du crâne. Et qu'il s'appelait Roger. Mais rien d'important en somme. Enfin, pas ce qui était véritablement important ici. Je désespérais alors, j'allais devoir tomber dessus par hasard comme les autres ignorants... Quelle infortune... Mais au moins, je n'avais personne en vue qui ... Oh, tiens, quelqu'un semblait venir vers moi. Je sifflotais, l'air de rien, faisant comme si rien n'était bizarre.

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'Trouve le marché !' :

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Et voilà que la grande dame se dirigeait vers moi. Grande, tout était relatif, en soi, j'étais grande aussi. Mais peu importait, elle avait visiblement grillé que j'étais en train de chercher l'ouverture de la brèche. SOIT. Elle était très certainement ou courant du marché, car la plupart des gens à Amaryllis cherchaient à y aller à cette heure-là. Et moi je devrais aller VENDRE des choses et non essayer d'y entrer. Je soupirais alors qu'elle venait juste de poser sa main sur mon menton pour me regarder dans les yeux et... Me complimenter ? Je rougissais, je savais, je sentais le sang qui montait dans mes joues. Je savais donc que je devais être rouge écrevisse. Je n'étais pas du genre à montrer ce que je ressentais, surtout que je ne suis pas du genre à ressentir grand-chose en termes de sentiments, maintenant que j'y pense. Oh peu importait.

« Oh bonjour ! Noooooooooooon, je ne cherchais pas la brèèèèèèèèche ! » mentais-je, sachant pertinemment qu'elle ne me croirait pas. Et j'osais même lui tirer la langue. Avant de finalement lui tourner le dos pour me remettre à essayer d'appuyer des briques aléatoirements. J'avais vraiment oublier le truc et je me maudissais à voix haute. « Il ne fallait pas oublier Alice, Roger te l'avait dit pourtant ! Stupide Alice ! »

Ouais, il m'avait bien prévenu que si j'oubliais l'astuce, ça serait compliqué. Et j'avais complètement oublié, mon sac à dos trônant fièrement dans mon dos, laissant le tintement des fioles en verre s'entendre quand je bougeais. Je retournais alors vers la femme qui était venue m'importuner, bien que sa présence ne me gênait pas plus que ça outre mesure. Je lui fis un grand sourire avant d'ajouter d'un air enjoué.

« Ouais, bon, il semblerait que j'ai oublié comment l'ouvrir. Maaaaaaaais je suis sûre je vais trouver ! Ou pas. M'enfin, je suis censée y travailler... »

Mais ce n'était pas encore officielle. J'étais que la petite nouvelle à l'essai, pour savoir si je serais une bonne vendeuse, savoir si mes produits intéressés ou non. Alors, il fallait que je puisse y aller, c'était pour ça que Roger m'avait confié le secret. C'était un peu lui, mon parrainage, car pour pénétrer à Hibi, il fallait avoir quelqu'un de confiance qui t'y intègres. Il m'était tombé dessus alors que je vendais des élixirs de jouvence et il m'en a même acheté plusieurs. Et visiblement il n'en a bu aucune, parce qu'il était toujours aussi vieux quand je l'ai revu. Ou alors ça n'a pas fonctionné sur lui, mais il me disait que c'était un produit remarquable. Peut-être qu'il a rajeuni mais qu'il avait toujours l'air vieux. Après tout, pourquoi pas ?

« Alors t'es là pour me pécho, ou pour le marché ? Après, jveux dire, l'un l'empêche pas l'autre, mais moi j'dois aller au marché avant tout. » finissais-je par déclarer alors, toujours avec un grand sourire.

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Cette pierre ? Non, je n'ai pas tenté de la toucher... Mais je savais bien que ce n'était pas ça, mais j'appuyais dessus quand même quand elle demandait. Après tout, pourquoi pas. De toute manière, j'étais aussi paumée qu'elle. Elle avait ri en entendant que j'avais oublié comment faire. Non mais sérieusement, c'était dur de se concentrer sur ce que disait le vieux Roger avec sa laitue entre les dents. J'avais eu qu'une seule envie, ç'avait été de lui enlever pour arrêter de me distraire de mon but, mais je suis trop polie pour le signaler. Ou alors ça me faisait trop rire. Certainement pas la politesse, en réalité, parce que bon... On pouvait toujours le signaler de manière polie pour éviter d'autres déconvenues futures. Oh, puis bon, qui a dit que j'étais forcément une bonne personne ?

Elle répondait aussi à ma question et semblait effectivement vouloir me draguer. Elle pouvait essayer, je ne promettais pas que ça marcherait cela dit. Je n'ai jamais fait quoique ce soit avec une femme, après tout. Ni avec quiconque d'ailleurs ! Vierge et pure comme la rosée du matin. Nonobstant, elle n'avait pas besoin de le savoir. Après tout, je commençais à ne plus être dupe quant à la nature de ces lieux, je savais que mon boule pouvait intéresser et ça me dérangeait pas outre mesure.

« Me laissait séduire ? Ce serait vendre la peau de l'ours avant de l'avoir repéré ça. Mais tu pourras toujours essayer de me séduire. J'suis pas une fille facile ! » Et je lui tirais de nouveau la langue, comme la petite chipie que j'étais. Puis, quand elle se mit à me demander ce que j'avais dans mon sac à dos beaucoup trop lourd, je me suis mise à rire. Un rire cristallin. « Et bien, des élixirs de jouvence ! Et des tours Eiffel... J'en vendais dans la rue avant que le marché ouvre... Et hmm, je dois ouvrir un étal là-bas ! »

Puis, je refaisais dos à mon interlocutrice toujours anonyme. J'ignorais son nom, mais ça sera une question pour plus tard. Je me concentrais, murmurait des choses à moi-même. Je faisais en fait une prière pour le grand Hibi. Il paraissait que certains marchands lui vouaient un culte. Après ce que j'en pensais réellement, peu importait. « Je sais ! » m'exclamais-je, alors que j'entamais une danse ridicule devant le mur. Une danse vraiment ridicule, car on pourrait croire que j'agitais mes bras de manière aléatoire au-dessus de ma tête et... c'était littéralement le cas. Tout en dansant, je ne répétais qu'un seul mot: Hibi. Après tout, pourquoi pas essayer de l'invoquer ainsi ? Puis, une fois la danse finie, je sautais sur place et j'écartais mes bras pour montrer que la brèche s'était ouverte en criant : « Tadaaaaaaaaaa ! »

Et la brèche s'était ouverte... Ou pas.

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